Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’économie actuelle, et montre si bien l’absurdité de cette dernière expression que Darby finit par l’avouer inexacte. Mais ce qui affaiblit Olivier aussi bien que Rochat dans cette lutte, c’est le désavantage de leur position de dissidents. Du moment en effet, qu’on réprouve en bloc toutes les églises, sauf quelques congrégations sectaires, il n’y a plus un si grand pas à faire pour arriver au plymouthisme, qui établit sans exception la ruine de toute l’économie de la chrétienté. C’est ce que Darby a bien su représenter à M. Olivier. Que les dissidents ne se plaignent pas trop du nouveau système qui les trouble, car ce radicalisme religieux n’est que la conséquence de leurs prémisses. En se séparant, pour quelques points secondaires, de la mère-Église et des pasteurs qu’elle leur offrait, ces chrétiens sont entrés dans une ère de démocratie ecclésiastique, ou plutôt dans une voie de révolutions qui ne promettait un ferme appui à aucune espèce de ministère. « Qui sème le vent, moissonne la tempête : » c’est ce qu’on voit maintenant arriver.

Quant à M. Olivier, il est certain que sa finesse d’esprit qui va souvent jusqu’à la subtilité, l’a admirablement servi dans la polémique actuelle. Darby se tord comme une anguille, pour échapper aux redoutables serres de la dialectique ; mais Olivier le saisit, le tient ferme, et l’accable en relevant vigoureusement une foule de contradictions, que nos lecteurs ne tiennent sans doute pas à passer en revue. Toutefois les inconséquences les plus graves, les contradictions capitales, les erreurs dominantes du système darbyste auraient pu, ce nous semble, être plus fortement et plus complètement signalées.

Il faut aussi le dire : les subtiles distinctions d’Olivier ne sont pas non plus à l’abri de tout reproche ; notamment celles qu’il établit entre le royaume de Dieu et l’Église, et qu’il détruit