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ce que commence la corruption, dont le ravage s’exerce sur le royaume de Dieu, mais non pas sur l’Église qui ne peut pas se corrompre. Ce royaume de Dieu n’est, on le voit, qu’un autre nom donné à ce que nous appelons l’Église visible. Olivier maintient donc, en d’autres termes, la distinction reçue ; et ce qu’il ajoute qu’une fois atteint du coup qui l’attendait, le royaume de Dieu cesse d’être un avec l’Église, revient à dire avec nous, qu’il faut distinguer l’Église visible de l’Église invisible. Poursuivons : Les diverses églises qui existent appartiennent toutes au royaume de Dieu ; mais il y en a bien peu qui méritent le nom d’églises chrétiennes, et tout le reste de la chrétienté n’est qu’une œuvre du Diable. Or ce n’est qu’à quelques sectes protestantes que notre auteur accorde la qualité d’églises ; en sorte que ce n’est que la minime partie de son royaume de Dieu qui fait aussi partie de l’Église ; tandis que, vice-versa, tout ce qui est de l’Église, est du royaume. On se demande peut-être quel grand avantage la dissidence pouvait tirer, contre le darbysme, de cette doctrine du royaume de Dieu ? Le voici : Christ, bien qu’on lui ait ici-bas refusé obéissance, est toujours roi ; à chaque instant les âmes peuvent, en se convertissant à lui, devenir aptes à former une église, portion de la véritable Église de Dieu ; et s’il est reconnu possible et même nécessaire qu’il se forme de telles églises, on ne peut pas dire qu’il n’y ait plus lieu d’appliquer les ordonnances apostoliques relatives au culte. Darby, qui n’est au fond pas moins dissident qu’Olivier, ne pouvait pas l’attaquer par son côté faible. Aussi n’a-t-il su présenter que des objections insignifiantes, vagues, contradictoires, qu’Olivier, dans sa seconde brochure, a péremptoirement réfutées. Ce dernier bat aussi en brèche d’un bras vigoureux la doctrine de la responsabilité de l’Église, ainsi que celle de l’apostasie de