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de se prononcer sur des choses de cette importance. Enfin, comme de guerre las, il se prêta à l’entretien désiré ; mais ce fut pour étonner jusqu’à ses partisans, par la témérité de ses assertions, souvent contradictoires ; par le vague de ses expressions, et par son misérable stratagème de sauter d’un sujet à l’autre. La discussion perdit bientôt toute régularité, et dégénéra en un véritable tumulte qui mit fin à la réunion. Mais quelque étourdissante que fût cette étrange scène, on en sortit profondément frappé du caractère hautain, impérieux, tranchant, intraitable, que venait de montrer Darby. Les pensées de son cœur étaient venues au jour ; et cette découverte d’une tache dans le caractère moral de l’homme entouré jusqu’alors d’une si profonde vénération acheva de dessiller les yeux de quelques-uns même de ses admirateurs. Ce fut là, s’il en faut croire un grave et digne témoin oculaire de la scène en question, le principal résultat de la conférence de septembre, mais ce résultat était capital. Le parti darbyste eut beau donner la victoire à son chef, Darby n’en était pas moins devenu suspect à beaucoup de gens, et de plus en plus suspect à bien d’autres.


Après la conférence de Lausanne, prélude significatif, bien d’autres démonstrations vinrent entretenir la lutte engagée. D'abord un des anciens pasteurs dissidents de Lausanne recommença, sans toutefois aller jusqu’à donner la Cène, à réunir autour de lui quelques auditeurs, qu’il enleva par là même à Darby. Puis la polémique littéraire qui avait aussi déjà commencé redoubla d’ardeur, soutenue du côté de l’opposition par les deux ministres dissidents les plus considérés et les plus habiles, MM. Auguste Rochat et François Olivier.