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noyau de quelques personnes, a repris ses fonctions. Nous avons appris de source authentique que même la ville de Bâle a été entamée. Quant à l’étranger, Lyon et quelques endroits du midi de la France ont vu paraître dans leurs murs l’infatigable révolutionnaire. Voici ce que racontait l’Espérance du 10 oct. 1843 : « M… est revenu dans ces derniers temps de… endoctriné par un M…. Il ne veut plus d’Église ni de pasteurs ; le soir, dans leurs réunions (de cinq ou six personnes) on met du pain sur la table et le rompt qui peut ; ils n’ont point de coupe. M… ne donne pas le pain, chacun le prend. En le donnant, dit-il, je me rendrais responsable des mauvaises communions. » Dans le moment actuel il paraît que le plymouthisme fait quelques progrès à Paris. Mais c’est surtout dans le département de l’Ardèche qu’il est parvenu à se propager. Il est vrai qu’il arrive là des choses peu propres à l’accréditer et à assurer sa durée. Le chef des frères de Plymouth à St.-Agrève avait annoncé dans le mois de novembre passé la prochaine apparition du Seigneur. Il se mit en route avec sa femme au milieu des neiges comme pour aller à sa rencontre. En passant au milieu de la nuit par une forêt, il crut entendre une voix qui lui disait : très-bien ! et qui partit ensuite d’un éclat de rire. Etonné de cela, il se retourna et crut voir le diable qui lui dit : tu es un de mes plus fidèles sujets. Cet homme effrayé n’osa pas poursuivre sa route, et revint chez lui tout tremblant. Le lendemain, en entrant dans la chapelle darbyste, il crut de nouveau voir le diable qui l’engageait à monter en chaire. Depuis lors il est en proie à une profonde mélancolie et il n’a plus mis le pied dans la chapelle. C’est d’ailleurs un homme qui s’est généralement fait estimer par sa probité, sa bonté, sa charité. L’anti-nomianisme commence aussi à se montrer parmi ces Plymouthistes de