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les commencements surtout, ils ont gagné la confiance et attiré dans leurs assemblées, dans les lieux de réunions des dissidents, un assez bon nombre de nationaux, les uns déjà dans la foi, d’autres bien disposés, et d’autres enfin attirés par une simple curiosité. Ils sont parvenus en même temps à rétrécir les vues des dissidents anciens ; ceux-ci viennent beaucoup moins qu’autrefois à nos réunions mensuelles pour les missions évangéliques. Autant ils s’éloignent de moi, autant ils tâchent d’attirer à eux mes paroissiens bien disposés. Ils sont parvenus ainsi depuis une année environ à faire la conquête d’une dixaine de personnes, d’âge et de sexe différents, et cela malgré les avertissements particuliers que j’ai cru devoir leur donner contre la dissidence. — Une doctrine qui paraît avoir été prêchée dans cette contrée par les disciples de Darby, c’est l’anti-nomianisme. J’ai été obligé de combattre cette doctrine abominable soit dès la chaire, soit dans plusieurs conversations particulières. Deux jeunes gens de ma paroisse sont venus me consulter sur le sens de plusieurs passages qu’ils croyaient appuyer cette doctrine, Rom. X, 4 : « Christ est la fin de la loi, » et ils croyaient que cela voulait dire que Christ avait aboli la loi. — Pour leur répondre, entre autres arguments, je leur ai demandé pourquoi St.-Paul, St.-Pierre et St.-Jacques, etc. finissaient tous leurs épîtres par des préceptes et des détails de morale. Ils n’ont su que me répondre et ils se sont retirés, je l’espère, convaincus qu’ils étaient dans l’erreur sur le sens de ces passages qu’ils me citaient. »

Ajoutons, sur l’étendue de la sensation produite par le plymouthisme, qu’elle n’est point limitée aux cantons de Vaud et de Genève. À Berne aussi le nouveau système a troublé quelque temps la congrégation dissidente : cependant depuis 1843 le pasteur de cette dernière, voyant le darbysme réduit à un