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fruit de la position hostile qu’avait prise au commencement soit l’église nationale soit l’État vis-à-vis du réveil religieux. Aussi ces tendances étaient-elles sur leur déclin, lorsque parut la loi ecclésiastique du 14 décembre 1839. Cette loi donna une nouvelle force aux anciens griefs contre l’église nationale ; elle fut la mine qui prépara l’explosion du plymouthisme. Nous sommes d’ailleurs certains que des personnes d’une piété éclairée ne se méprendront pas sur le sens de ce que nous avons dit au sujet des réunions d’édification. Tout comme l’attachement exclusif aux formes d’édification nationale est du formalisme, c’est aussi du formalisme que de demander d’une manière absolue l’établissement des réunions particulières d’édification. Tout doit se régler d’après les besoins de la paroisse, d’après les circonstances où elle se trouve placée, par exemple, vis-à-vis des dissidents. Par là les réunions particulières d’édification deviennent souvent une véritable nécessité de position ; et nous ajouterons que sous ce rapport elles ont déjà rendu de grands services à l’église nationale. Il nous importe de faire à cette occasion l’aveu que nous-mêmes nous avons régulièrement pris part à de telles réunions, et assez souvent d’une manière active, et que nous nous joignons de tout notre cœur à la demande du clergé vaudois au sujet de la détermination prise le 20 mai passé par le Grand Conseil.

À une époque comme la nôtre, où les opinions se heurtent avec une certaine violence, il est bon de prendre des précautions pour éviter des mal-entendus. Nous avons parlé plus haut des jugements portés par quelques membres de l’église nationale sur son union avec l’État. Il nous importe d’observer à cet égard que la théorie de la séparation de l’Église et de l’État ne revêt pas nécessairement un caractère sectaire. Elle porte, en général, tout aussi bien que celle de l’union de