CHAPITRE IV.
On ne doit pas s’étonner des prompts succès de M. Darby dans la contrée où il est venu semer sa doctrine. Elle y trouvait, et chez les dissidents et même dans les rangs des chrétiens pieux de l’église nationale, un sol à quelques égards favorable et bien préparé. On avait déjà commencé à regarder l’Église comme anéantie, ses rapports avec l’État comme incompatibles avec l’idée même d’Église ; la consécration des ministres comme une affaire de pure convenance humaine qui n’a aucun rapport quelconque avec la consécration divine. Voyant des chrétiens instruits, et jusqu’à des ministres zélés de l’église nationale, imbus d’opinions si voisines du plymouthisme, Darby comprit, en homme habile, que le canton de Vaud devait être son quartier général, et il y planta son étendard. Ne dirait-on pas, en effet, de plusieurs membres de l’église nationale, que ce n’est que par une heureuse inconséquence qu’ils se