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tomberions dans l’erreur des Lardonistes, » et le même Darby ne nous dit-il pas d’autre part : « Mes principes d’Église sont parfaitement conformes à ceux des apôtres ; je ne veux pas d’autre organisation que celle des églises apostoliques, excepté l’apostolat… ? » Pour être dans la vérité, les frères de Plymouth devraient dire aux autres chrétiens : « Avec la multitude et la diversité croissantes de vos petites églises, vous ne faites que morceler, pulvériser, ruiner l’ensemble de l’économie actuelle, que nous venons, nous, reconstruire sur ses fondements primitifs. » Pour être conséquents, les frères de Plymouth devraient se dire à eux-mêmes : « Nous ne pouvons pas, sous l’économie actuelle, jouir de tous les privilèges attachés au nom de chrétien ; ainsi nous ne saurions avoir une véritable église. » Mais eux, tout au rebours, ne veulent pas d’église, précisément parce qu’il faut qu’on jouisse des privilèges du chrétien.

De cette manière ce que Darby appelle le privilège du chrétien n’est pas autre chose qu’un effet de la malédiction divine. Si l’on établit et reconnaît le pastorat, on renonce aux libertés des enfants de Dieu ; si on le détruit, on est dans la règle, ou agit selon les principes posés par l’Écriture elle-même. Toutefois on ne s’oppose à toutes ces formes d’organisation ecclésiastique que parce qu’on porte la malédiction divine. Quelle étrange contradiction ! Quelle confusion d’idées ! Quel aveu éloquent et involontaire de la fausse position dans laquelle les frères de Plymouth se trouvent placés à l’égard de Dieu et de son Église ! N’ont-ils pas l’air de nous dire que la malédiction est leur privilège, que leur privilège consiste à exécuter une sentence de malédiction divine ?

Si maintenant vous vous refusez de leur accorder qu’ils ont trouvé le seul moyen possible, bien plus, le seul légitime