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Rome qui, rassurés par les liens de Paul, osaient annoncer la Parole plus hardiment et sans crainte ; et il ajoute qu’on ne saurait opposer à sa thèse l’exemple de Moïse réprimant Coré (Nomb. XVI) ; attendu que plus haut (Nomb. XI), on voit qu’il tolère Eldad et Médad, et va jusqu’à dire : Plût à Dieu que tout le peuple fût prophète, et que l’Éternel mit son esprit sur eux ! Ce n’est pas de cet esprit-là qu’étaient remplis Coré, Dathan et Abiram : ils voulaient se mettre à la place de Moïse et d’Aaron. Eh bien ! poursuit-il, tel est précisément le crime que commettent ces soi-disant ministres qui, s’appuyant sur leur consécration, voudraient fermer la bouche aux véritables hommes de Dieu, à ceux que l’amour de Christ, la puissance de Dieu même, poussent à annoncer la Parole. Le pieux désir de Moïse que tout le peuple fût prophète et que l’Éternel mit son Esprit sur eux, trouve son accomplissement dans l’économie présente ; c’est même là le caractère distinctif de la nouvelle ère, et l’éclatante effusion du St.-Esprit à la première Pentecôte l’a bien signalé. Les croyants, voilà la sacrificature royale. Le don de l’Esprit, particulier jadis à quelques individus perdus dans la masse, est maintenant le partage de la masse elle-même. Et c’est vouloir limiter cette libéralité de Dieu, c’est entraver malignement l’Esprit, que d’instituer, pour la prédication de l’Évangile, une caste (c’est le mot qu’emploie Darby). Il admet pourtant encore des pasteurs et des docteurs, dont nous parlerons plus tard.

Ces détails sont plus que suffisants. On voit maintenant à nu la contradiction qui se trouvait au cœur de ce prétendu système que Darby oppose aux églises. Il nous dit d’une part : « nous n’osons pas imiter les apôtres, en fondant et organisant des églises ; gardons-nous bien de le faire ; nous