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nistère. Mais il y a moins à s’étonner de la singularité de cette application, que de l’absurde contradiction où elle fait tomber Darby ; car il enseigne que cette même organisation, qui n’appartient nullement aux principes constitutifs de l’Église, n’est inadmissible qu’en vertu de son apostasie. Selon lui, le manque d’organisation (à l’exclusion de l’apostolat), est un des caractères primitifs de l’Église, et en même temps c’est un effet de la malédiction divine, qui a suivi l’apostasie de l’Église.

Il faut être étrangement inconséquent pour présenter ainsi, à l’appui d’une thèse, deux prétendus arguments, qui se détruisent l’un l’autre !

Il est presque superflu de dire que le système de Darby met de côté toutes les garanties qu’une société religieuse exige de ceux à qui elle confère le ministère. Chacun a, comme chrétien, le droit de prêcher et d’administrer les sacrements ; et cette absolue liberté que Darby revendique pour tous les enfants de Dieu, leur est selon lui garantie par l’Écriture sainte elle-même, qui, pour toute restriction, impose (1 Cor. XIV, 34) le silence aux femmes. Le passage même le plus formel en faveur du ministère (Éph. IV, 11), ne fournit d’objection contre l’absolue liberté, qu’autant qu’on suppose un seul individu voulant cumuler toutes les charges dont il est parlé dans cet endroit ; autrement l’objection se réfute elle-même. Nous avouerons que notre sagacité ne va pas jusqu’à trouver un sens aux autres paroles par lesquelles M. Darby commente ce passage ; tout ce que nous croyons y voir, c’est que le passage cité l’embarrasse passablement. M. Darby rappelle ensuite, comme exemples à citer de la libre prédication qu’il voudrait établir, ces chrétiens de Actes VIII, 4, qui, dispersés par la persécution, allaient çà et là annonçant la Parole de Dieu ; il cite, d’après Phil. I, 14, ces frères de