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ver que le ministère, si l’on en excepte les Apôtres, n’existait pas avant l’apostasie ; il n’est, en principe, qu’un fruit de l’esprit des ténèbres ; en sorte que ce n’est que dans une église apostate qu’il peut trouver place. Darby cherche à démontrer que, dans l’église primitive, personne n’aurait pu prendre le titre de pasteur ou de docteur sans blesser les fidèles, aucune distinction quelconque ne devant mettre de la différence entre un frère et un autre. Le Seigneur veut de l’humilité. Voyant ses disciples déjà enclins à notre mauvaise émulation ou disposition à prendre le pas sur les autres, il leur donna la leçon qui leur convenait en leur proposant les petits enfants pour modèle. C’est bien ici le cas, dit. D., de se rappeler que ce qui s’élève aux yeux des hommes est une abomination devant Dieu (Luc XVI, 15). Le Sauveur lui-même, le Fils de l’homme, n’est pas venu pour se faire servir ; mais pour servir[1]. Et le disciple n’est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son Seigneur. C’est là une rude leçon que nous avons, comme autrefois les disciples du Sauveur, bien de la peine à apprendre ; mais le Seigneur revient toujours à la charge, sachant bien ce qu’endure notre homme charnel à se voir privé de considération. Il prévoyait les terribles suites de ces désirs de grandeur et de prééminence, qui, du grain de moutarde, ont fait sortir un bel et grand arbre, c’est-à-dire ce système de chrétienté grand en la terre, se glorifiant de ses lumières, honorant toutes les conditions mondaines.

On ne s’attendait pas, sans doute, à voir ces diverses déclarations du Sauveur, employées à combattre l’institution du mi-

  1. Ce qui suit a été tiré des articles ou traités du Christian Witness dont il a été fait mention ci-dessus. — On sent d’ailleurs que ces reproches s’appliquent plus directement aux églises épiscopales qu’aux presbytériennes.