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sa chute. Et ce dont l’Église a maintenant le plus besoin, c’est précisément cet humiliant sentiment qu’elle est ruinée. Ces petites églises que l’on forme, nourrissent au contraire l’orgueil ; l’homme, la chair, ses droits, y sont constamment mis à la place du St.-Esprit. L’humble croyant prend sa part de la malédiction qui pèse sur toute l’économie présente et renonce à la qualité de membre d’une église. Singulière humilité, qui aboutit à la plus orgueilleuse indépendance !

Mais il est, selon Darby, d’autres causes encore qui rendent impossible la restauration de l’Église. Pour en venir là, il ne faudrait rien de moins que le rétablissement de l’apostolat. Les Lardonistes l’avaient bien senti ; et c’est donner dans le lardonisme, que de faire, à la manière des dissidents, des tentatives d’organisation. Et quand bien même, poursuit Darby, vous formeriez de nouvelles églises, jamais l’Église proprement dite, l’Église mère, ne se relèvera : vos églises particulières ne sauraient être que des groupes épars ; car il manque, pour les réunir en un corps, le lien de l’autorité apostolique. Dans ce raisonnement, M. Darby se montre bien préoccupé de l’unité extérieure, et il nous laisse voir par là, qu’au fond, il se fait de l’Église une idée passablement grossière, qui pourrait bien avoir quelque rapport avec l’erreur papiste et anglicane.

Pour faire tout comprendre en peu de mots, nous ajouterons qu’il fut fait à Darby, directement ou indirectement, des ouvertures pour l’engager à se rattacher à quelque congrégation dissidente, et, tout particulièrement, pour le déterminer à réorganiser celle de Lausanne. Mais, dans la position qu’on voulait lui faire, il se serait trouvé plus ou moins lié ; et il tenait à pouvoir disposer tout à fait librement de son activité.

Si l’on adhère aux principes du système qui vient d’être