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De ces généralités préliminaires, qui d’ailleurs renferment de grandes et précieuses vérités, l’orateur passe à l’exposition des points de doctrine. À l’Église est réservée en partage la propre gloire de son chef, qui est le Créateur de toutes choses, le Sauveur du monde. Il faut que tout lui soit assujetti, à Lui et aux siens, qui doivent régner avec lui. On verra glorifiée cette pauvre terre où le péché a fait ses ravages, où Satan a exercé son empire, où le Fils de Dieu a vécu et souffert. Or le péché ou le mal, considéré d’un coup d’œil général, a pris ici-bas deux formes : l’apostasie ecclésiastique et l’apostasie civile.

L’apostasie de l’Église, accomplissement de ce que prédisait le Seigneur (Matth. XIII, 36.) et ses apôtres (1 Tim. IV, 1, et l’épître de St.-Jude), se montre nettement dans la papauté ; après quoi, vient avec la réformation l’ère de l’apostasie civile ; car l’État, aussi bien que l’Église, est capable d’apostasie, et il se dénature en devenant rebelle à Dieu qui l’a institué. C’est ce qui arrivera à la fin de l’économie actuelle ; et ce sera encore la faute de l’Église et de ses conducteurs, qui, par leurs idées, exercent sur l’État l’ascendant exercé par Ahitophel sur Absçalom. Ainsi la révolte de l’Église sera l’âme de la révolte de l’État contre Dieu. Cette puissance mondaine en état de révolte est la quatrième bête du prophète Daniel (ch. VII), la même qui, dans l’Apocalypse (ch. XVII), porte la grande prostituée, c’est-à-dire la puissance ecclésiastique ; en sorte qu’il n’est pas jusqu’à l’attitude respective des deux puissances rebelles qui ne se trouve symboliquement prédite. — Ajoutons ici que d’autres déclarations du même docteur présentent l’apostasie civile comme un fait tout accompli, en sorte que selon lui, nous touchons au terme de