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Dieu. » Ouvrant alors des soirées, que fréquentèrent aussi des membres de l’Église nationale, il exposa à cet auditoire mêlé ses vues sur l’attente actuelle de l’Église et sur les prophéties qui l’établissent.

« Le chrétien doit chercher à connaître non-seulement le salut qui est en Christ, mais encore les fruits de ce salut : il ne doit pas seulement s’assurer qu’il est dans la maison de son père ; il doit encore jouir de ses privilèges de famille. »

Voilà le premier et le dernier mot de l’orateur, le suprême principe d’où l’on pouvait déduire tous les développements qu’il donnait, et bien d’autres qu’il ne donnait pas.

Il veut d’abord en général qu’on étudie et qu’on médite les prophéties. « En effet, dit-il, si c’est par le but qu’ils pour suivent que les hommes se caractérisent, notre conduite dans le présent se ressentira de l’avenir qui fait notre espérance, elle en portera nécessairement le reflet et la couleur. Ceux qui n’ambitionnent que dignités, ceux qui ne rêvent que richesses, ceux qui n’attendent leur bonheur que des plaisirs du monde, agissent chacun selon ce qui est dans leur cœur ; leur vie respective est réglée par les objets qu’ils ambitionnent. Il en est de même de l’Église. Si les fidèles comprenaient leur vocation, qui est de participer à une gloire à venir toute céleste, qu’arriverait-il ? C’est qu’ils vivraient ici-bas comme des étrangers et des voyageurs ! » (p. 8.)

L’orateur s’élève ensuite longuement contre l’idée que la prophétie ne serait écrite que pour servir de preuve à la religion chrétienne. « La prophétie doit être une lampe à nos pieds, et une lumière à nos sentiers. Que dirait-on d’un homme pour qui les confidences de son plus tendre ami ne seraient qu’un moyen de s’assurer ensuite que son ami ne l’a pas trompé ? »