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Incontestablement Darby rendit alors un vrai service à l’Église et à la vérité ; il attaqua avec autant de courage que d’habileté le méthodisme wesleyen, le terrassa, et, entraînant avec puissance les esprits dans un tout autre ordre d’idées, qu’il sut rendre attrayant, il fit oublier aux dissidents leurs rêves de perfection. Il avait assez appris à connaître en Angleterre l’école de Wesley, pour remporter ici sur elle une victoire aisée : et l’on ne saurait nier que, dans sa brochure : « De la doctrine des Wesleyens à l’égard de la perfection et de leur emploi de l’Écriture Sainte à ce sujet, » il n’ait, plus d’une fois, frappé juste. Il leur reproche, dans cet écrit, de se méprendre sur la source de la paix et du bonheur, en voulant, au lieu du simple sentiment de l’amour de Dieu, une entière disparition de la nature pécheresse, et d’affaiblir, de réduire à rien la notion même de péché, pour la faire cadrer à leur perfection. Puis il parle, avec autant de force que de clarté, du véritable sentiment de la grâce de Dieu, à la base duquel est et demeure toujours ici-bas la conscience du péché. Il signale aussi plus d’un passage dont les Wesleyens ont dû tordre le sens pour soutenir leur doctrine. Mais il se montre injuste envers cette Église en allant jusqu’à prononcer qu’il ne s’y trouve presque point de véritables chrétiens, et que dans leur doctrine et dans leur discipline ils mettent de côté tout ce qu’il y a de plus précieux dans les vérités du salut. De semblables assertions, dont il se trouve quelques-unes dans l’écrit dont nous parlons, trahissent l’homme de parti avec toutes ses haines personnelles et sa partialité. Et voilà la polémique qui préparait à Darby le triomphe de gagner à ses vues le plus ardent champion du méthodisme. Au printemps 1841, O. réunit son troupeau à celui de Darby, et