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qu’un sophisme, contribua plus que tous les autres à ce que Darby portât un jugement de condamnation absolue sur l’Église de sa patrie. Dès lors même l’Église entière perdit toute consistance à ses yeux, et il s’imagina qu’il ne restait plus rien à faire, si ce n’est que les enfants de Dieu dispersés devaient se réunir en petits groupes, en vertu de la promesse du Seigneur, (Matth. XVIII, 20), que « là où deux ou trois personnes sont assemblées en son nom, il est au milieu d’elles. »

Il n’y eut, en effet, d’abord, que deux ou trois personnes réunies. Mais Darby chercha bientôt à se faire des disciples en Angleterre, et il réussit surtout à Plymouth, où leur nombre est de sept à huit cents ; il se forma de plus petits groupes de Darbystes à Londres, à Exeter et dans quelques autres endroits. Il paraît que des principes communistes de l’ordre le plus relevé se sont glissés dans l’esprit de quelques-uns, du moins, des frères de Plymouth ; ils donnent pour le règne de Dieu tout ce qu’ils ont de superflu. Ils ont déjà fondé un journal intitulé : le Témoignage chrétien (Christian Witness), auquel M. Darby, âme de toute la secte, a fourni plusieurs articles. Parmi les morceaux les plus marquants de cette feuille on peut citer les pages où il est parlé du schisme, de la promesse du Seigneur (Matth. XVIII, 20), de la liberté pour tout chrétien de prêcher l’Évangile, etc. Darby s’est, au reste, attiré de la part des prédicateurs anglicans, les mêmes reproches qu’on lui fait dans le canton de Vaud, et sa secte ne put point parvenir en Angleterre à un état bien florissant. C’est pour cela qu’il se tourna du côté du continent. Après avoir séjourné quelque temps à Paris, il vint à Genève, où il passa deux ans.