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d’une manière indépendante. O. conserva un petit troupeau, où quelques personnes du sexe surtout se firent momentanément remarquer par l’enthousiasme avec lequel elles exaltaient la douceur de l’état de perfection. Mais bientôt on vit encore se séparer d’O. un autre petit troupeau qui développa son système du perfectionisme et qui le combina avec celui de l’universalisme, opposé à la doctrine calviniste, tandis qu’O. lui-même persistait à combiner celle-ci avec la doctrine de Wesley. Ces méthodistes wesleyens rigoureux, parmi lesquels Mme O. aussi bien que B. firent remarquer leur influence, se séparèrent d’O. comme d’un homme qui était resté à moitié chemin de la vérité. Les vues d’O. trouvèrent également de l’écho chez les dissidents de Vevey et excitèrent aussi des troubles parmi eux. Plus les dissidents s’étaient flattés de l’espoir de faire des recrues dans les rangs de l’Église nationale, plus ils devaient être peinés des erreurs d’O. Ces événements plaçaient les congrégations dissidentes dans un jour peu favorable et confirmaient l’ancien reproche qu’on leur faisait d’être exposées à tout vent de doctrine. C’est alors qu’arriva, comme à point nommé, sur l’appel d’un membre influent de la congrégation de Lausanne, l’homme qui devait porter au méthodisme wesleyen le plus rude coup, mais en même temps donner une nouvelle vie aux vastes espérances des dissidents.

Les frères de Plymouth sont une secte fort peu nombreuse, qui a paru depuis peu de temps dans l’Église d’Angleterre. Ce sol, comme l’on sait, est fécond en productions de ce genre. Sauf la différence du caractère politique révolutionnaire et celle du fanatisme, qui n’est encore chez les Plymouthistes qu’à l’état de tendance, la nouvelle secte rappellerait assez celle des Levellers (niveleurs), les plus conséquents des