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tion chrétienne doit en tout cas, disait M. O., se trouver atteinte au moment de la mort ; s’il n’en était pas ainsi, il faudrait que la mort fût pour nous, comme le pensent quelques théologiens anglicans, une sorte de purgatoire. D’un autre côté, M. O. se laissa aller à prétendre que les parfaits ne disent plus pour eux-mêmes, mais seulement pour autrui : « pardonne nous nos offenses, » et que l’expression de St.-Jean (Épître, I, 8) « n’avoir point de péché » se rapporte simplement aux péchés commis avant la conversion.

Voilà en substance les opinions qu’émit O. dans quelques conférences qu’il eut dans ce temps-là avec plusieurs pasteurs et ministres de l’église nationale et des professeurs de théologie. Nous n’avons pas besoin d’en dire davantage pour prouver que tout ce mouvement provenait de connaissances scripturaires très-imparfaites. À la même époque B. parla plus clairement et plus hardiment dans une nouvelle traduction du traité de Wesley sur la perfection chrétienne. Les remarques du traducteur semblaient dépasser de beaucoup la doctrine de Wesley.

L’importance et la publicité que M. O. avait données à ses nouvelles opinions, amena entre lui et son troupeau une scission qu’il pouvait éviter et qu’ont évitée bien d’autres conducteurs spirituels qui en divers temps et en divers lieux ont eu au fond de l’âme les mêmes opinions que lui. Mais dans de petites congrégations dissidentes, les plus légers dissentiments prennent facilement un caractère aigu et deviennent d’actifs dissolvants. On peut penser dans quelle agitation se trouva, en suite de ces événements, l’église dissidente de Lausanne. Une partie des personnes qui la composaient, rompirent sans autre forme avec leur pasteur et cherchèrent à se constituer