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ne sort point de la littérature, alors rien n’est changé, et tout reste en l’état.

L’objection consistant à dire qu’en nous appelant un peuple un, je viens en aide aux antisémites, que j’empêche l’assimilation des Juifs là où elle veut s’accomplir, et que je la compromets après coup là où elle s’est accomplie — si tant est qu’en ma qualité d’écrivain isolé, je puisse empêcher ou compromettre quoi que ce soit — serait plus sérieuse. Cette objection se produira notamment en France. Je l’attends aussi d’autres endroits, mais je ne veux répondre d’avance qu’aux Juifs français parce qu’ils sont l’exemple le plus typique que je puisse prendre.

Quelque grand que soit mon respect pour la personnalité, pour la forte individualité de l’homme d’État, de l’inventeur, de l’artiste, du philosophe ou du général, aussi bien que pour la personnalité collective d’un groupe historique d’hommes que nous appelons peuple, quelque grand,