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déjà. La majorité peut décider qui est l’étranger dans le pays. C’est là une question de puissance, comme tout d’ailleurs dans les relations des peuples. En disant ceci comme simple particulier sans mandat, je n’abandonne rien de notre bon droit acquis. Dans l’état actuel du monde, et sans doute encore pour longtemps, la force prime le droit. C’est donc en vain que nous sommes partout de braves gens comme l’étaient les Huguenots, que l’on força à émigrer. Ah ! si l’on nous laissait tranquilles ! Mais je crois que l’on ne nous laissera pas tranquilles.

Par la pression et la persécution, nous ne saurions être exterminés. Aucun peuple dans l’histoire n’a supporté des combats et des souffrances semblables aux nôtres. La chasse aux Juifs n’a cependant jamais provoqué que la défection des faibles. Les Juifs forts reviennent fièrement à leur race lorsqu’eclatent les persécutions. On a pu le voir clairement à l’époque qui suivit