Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

colonies se détachent de leur mère-patrie, des vassaux s’arrachent à leur suzerain, des territoires nouvellement ouverts se constituent aussitôt en États libres. Le peuple juif, il est vrai, n’a pas encore de territoire qui lui soit propre. Mais ce ne sont pas les étendues territoriales qui constituent l’État, ce sont les hommes réunis par une souveraineté. Le peuple est la base personnelle de l’État, le pays la base matérielle, et, de ces deux bases, la base personnelle est la plus importante. S’il faut d’ailleurs fonder en droit le nouvel État Juif, le vieux code romain ne nous en fournit-il pas la possibilité ? N’a-t-il pas institué la Negotiorum gestio qui nous montre comment on peut sauver les affaires d’un homme absent ou empêché ? La Negotiorum gestio donne à chacun le droit d’intervenir, de prendre par pitié, par amitié, la charge des biens d’auirui quand ils sont en danger. Il le fait de son propre chef, sans mandat, en vertu d’une nécessité supérieure. Les Juifs, dispersés sur la surface