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moi connoître quel est le sort qui m’attend.

Pendant le commencement de cette conversation, Emma n’avoit pu cacher qu’avec peine les délicieuses sensations auxquelles son âme étoit livrée ; mais insensiblement elles s’étoient évanouies pour faire place à la défiance, au dépit et au chagrin. Elle crut que le marquis vouloir se moquer d’elle : s’il n’a voit d’engagement avec aucune autre femme, quel obstacle pouvoir arrêter son mariage Elle lui dit donc d’un air offensé : que puis-je vous répondre, mylord ? Que pouvez-vous attendre de moi ? Sûrement vous n’espérez pas que j’écoute plus long-temps ce langage ambigu ?

— Grand dieu ? Concevriez-vous des doutes sur mon honneur ? Si j’étois libre, je tomberois en ce moment même à vos pieds, et je ne me releverois pas que je n’eusse obtenu de vous