Page:Hervey - La Famille de Mourtray T1.djvu/51

Cette page n’a pas encore été corrigée

On l’accusoit à la vérité d’être trop légère et trop inconséquente, mais elle montroit un naturel bon et obligeant. On étoit loin de se douter que sous cette apparence d’étourderie, elle cachoit beaucoup de finesse, et quoique souvent elle offensât par quelques airs insolens et par l’impertinence de ses manières, on étoit disposé à l’indulgence pour une très-jolie personne d’i^n rang élevé, gâtée par la flatterie, et d’aune pétulance à laquelle on supposoit qu’elle n’étoit pas toujours maîtresse de commander. On se sentoit donc entraîné par une disposition toute particulière, à lui pardonner ses torts, tant sa personne avoit l’art de séduire et de captiver. Plusieurs hommes furent épris d’elle, mais deux seulement s’aventurèrent à la demander en mariage ; leur proposition la fit rire dans le fond de son