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qu’il médite ; vous le croyez lâche, parce qu’il est calme. C’est vous qui êtes insensés, c’est vous qui êtes sans courage. Vous ne connaissez pas sa puissance ; par la force de la sagesse, il vous vaincra tous. Quand vous seriez aussi nombreux que les grains de sable de la Gangâ, vous ne feriez pas remuer un seul de ses cheveux, et vous vous croyez capables de le tuer ! Ah, ne cherchez pas à lui nuire ; inclinez-vous devant lui avec respect ; retirez-vous sans avoir combattu. Son règne arrive. Dans les forêts, les chacals hurlent, quand le lion est absent ; mais, dès que le lion rugit, les chacals fuient, épouvantés. Ignorants, ignorants ! Vous criez d’orgueil, le maître se tait ; mais vous disparaîtrez, dès que parlera le lion des hommes. »

L’armée n’eut que du mépris pour les sages paroles de Sârthavâha et de ses amis. Elle continua sa route.

Avant d’attaquer le héros, Mâra voulut l’effrayer. Il suscita contre lui la colère des vents. De l’horizon, accoururent des tempêtes farouches. Elles déracinaient les arbres, elles dévastaient les villages, elles ébranlaient les montagnes. Et le héros resta immobile ; pas un pli de sa robe ne bougea.

Le Malin appela les pluies. Elles tombèrent, formidables. La terre fut déchirée, et des villes