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tous les mets. Il commençait à devenir moins maigre ; et, bientôt, il prit la coutume d’aller au village quêter sa nourriture. Les habitants lui faisaient l’aumône, à l’envi, et il redevint fort et beau.

Mais les cinq disciples de Roudraka qui l’avaient accompagné se dirent :

« Ses austérités ne l’ont pas conduit à la vraie science. Et voici qu’il renonce à les pratiquer. Il prend une nourriture abondante. Il recherche le bien-être. Il ne songe plus aux œuvres saintes. Comment, maintenant, parviendrait-il à la vraie science ? Nous l’avons pris pour un sage, nous nous sommes trompés : c’est un fou et un ignorant. »

Ils s’éloignèrent de lui et ils allèrent à Bénarès.

XVIII


Depuis six ans qu’il les portait, les vêtements du héros s’étaient fort usés, et il pensa :

« Il serait bon que j’eusse des vêtements neufs ; sinon, j’irai bientôt nu, et je manquerai à la décence. »

Il passait près du cimetière. Or, la plus pieuse des dix jeunes filles qui, longtemps, l’avaient nourri, Soujâtâ, avait une esclave qui venait de