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s’en alla vers la montagne ; il descendit de son char, et, sans suite, il marcha vers un arbre à l’ombre duquel était assis le héros. Il s’arrêta quand il fut près de l’arbre ; et, muet d’admiration, avec un respect suprême, le roi contempla le mendiant.

Ensuite, il s’inclina humblement, et il dit :

« Ma joie est extrême de t’avoir vu. Ne reste pas sur la montagne déserte ; il ne faut plus que tu couches sur la terre dure ; tu es beau, tu resplendis de jeunesse ; ne quitte pas mon royaume, mais viens dans la ville ; je t’y donnerai un palais, et tu pourras satisfaire tes désirs, quels qu’ils soient.

— Seigneur, répondit le héros, d’une voix douce, seigneur, puisses-tu vivre longtemps ! Les désirs ne m’importent guère ; je mène la vie des ascètes ; je connais le calme.

— Tu es jeune, reprit le roi, tu es beau, tu es ardent : sois riche. Pour te servir, je te donnerai des femmes, les plus charmantes de mon royaume. Ne t’en va pas. Sois mon compagnon.

— J’ai abandonné de glorieuses richesses.

— Je te donne la moitié de mon royaume.

— J’ai abandonné le plus beau des royaumes.

— Satisfais ici tous tes désirs.

— Je connais la vanité des désirs. Les désirs sont pareils au poison. Les sages les méprisent.