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ment à des disciples nombreux. Tous, en le voyant, l’avaient admiré ; partout où il passait, brillait une lumière merveilleuse ; dès qu’il parlait, on l’écoutait avec joie ; sa voix était douce et forte, et il savait convaincre. Un jour Arâta-Kaléma lui dit :

« Tu connais la loi aussi bien que je la connais ; tout ce que je sais, tu le sais ; désormais, si tu veux, nous aurons tous les deux la même tâche ; nous nous partagerons l’enseignement des disciples. »

Le héros se demanda : « La loi qu’enseigne Arâta est-elle la bonne loi ? En la suivant, parvient-on à la délivrance ? »

Il réfléchit : « Arâta et ses disciples vivent dans les plus grandes austérités. Ils refusent la nourriture qu’on prépare dans les maisons ; ils ne mangent que des feuilles, des fruits et des racines ; ils ne boivent que de l’eau ; ils sont plus sobres que les oiseaux, qui picorent des grains, que les gazelles, qui broutent de l’herbe, que les serpents, qui aspirent les brises de l’air. Ils dorment sous les branches ; ils se brûlent aux rayons du soleil ; ils s’exposent aux vents âpres ; ils déchirent aux pierres des chemins leurs pieds et leurs genoux. Pour eux, c’est par la douleur qu’on acquiert la vertu. Et ils se croient heureux, car ils songent que des austérités parfaites leur vaudront de monter au ciel ! Ils monteront au ciel !