comme un astre nouveau. Les Dieux la recueillirent, et ils la vénérèrent pieusement.
Mais le grand héros portait encore des vêtements précieux ; il en souhaitait de simples, de ceux qui conviennent aux ermites. Et voici qu’un chasseur parut, dont l’habit grossier était d’une étoffe rougeâtre. Siddhârtha lui dit :
« Ton vêtement paisible, pareil à celui des ascètes, et ton arc cruel font un singulier contraste. Donne-moi ton habit, et, en échange, prends le mien, qui te siéra fort.
— Grâce à cet habit, répondit le chasseur, je trompe les bêtes dans les forêts ; elles me voient sans défiance, et je les abats de près. Pourtant, seigneur, s’il peut t’être utile, je te le donnerai volontiers, et je prendrai le tien. »
Siddhârtha vêtit avec joie l’habit rougeâtre du chasseur. Le chasseur reçut avec respect le vêtement du héros, puis il s’envola vers le ciel. Siddhârtha comprit que les Dieux mêmes avaient voulu lui donner son habit d’ermite, et il en fut tout heureux. Chandaka était frappé d’admiration.
Le saint héros, dans son habit rougeâtre, allait par le chemin de l’ermitage ; on eût dit le roi des monts dans les nuages du crépuscule.
Et Chandaka, tout triste, reprit la route de Kapilavastou.