Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

furent vaincus par vos pareilles, ô belles ! Allez ; ne craignez pas le fils du roi. Souriez-lui et il vous aimera. »

Les paroles d’Oudâyin raffermirent le courage des femmes, et le prince se vit entouré de sourires et de grâces.

Les jeunes femmes usaient des ruses les plus aimables pour s’approcher de Siddhârtha, pour le frôler, pour le saisir, pour l’embrasser. Une feignait un faux pas, et se retenait à sa ceinture. Une autre venait à lui, mystérieuse, et, tout bas, lui soupirait à l’oreille : « Daigne, ô prince, écouter mon secret. » Une autre simulait une ivresse légère ; doucement, elle laissait tomber le voile bleu qui lui couvrait les seins, et elle venait s’appuyer à son épaule. Une autre sautait d’une branche de manguier, et, rieuse, tentait de l’arrêter au passage. Une autre encore lui tendait une fleur de lotus. Une chanta : « Vois, cher époux, cet arbre est tout couvert de fleurs, de fleurs dont le parfum enivre ; heureux, comme enfermés dans une cage d’or, des oiseaux merveilleux y chantent. Écoute, autour des fleurs, bourdonner les abeilles : le feu les anime et les brûle ; regarde la liane embrasser l’arbre en joie, la brise amoureuse les frôle. Vois-tu là-bas, dans la clairière favorable, l’étang argenté qui sommeille ? Il sourit mollement, comme une