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rissait. Il se départit de son calme ordinaire, il s’emporta contre l’homme qu’il avait chargé de la police des rues, il le punit, mais la punition ne fut pas grave, tant il avait l’habitude de l’indulgence. L’homme, d’ailleurs, était fort étonné des reproches qu’on lui faisait : il n’avait aperçu ni le vieillard ni le malade.

Plus que jamais, le roi voulut retenir son fils dans le palais ; il chercha pour lui les plus rares plaisirs. Mais rien, maintenant, ne pouvait distraire Siddhârtha de ses rêveries douloureuses. Le roi pensa : « Qu’il sorte une fois encore ! La promenade peut-être lui rendra la joie. »

Il donna les ordres les plus sévères pour que les infirmes, les malades, les vieillards fussent chassés de la ville. Il changea le cocher du prince, étant sûr que cette fois, rien ne lui troublerait l’âme.

Mais les Dieux jaloux formèrent un cadavre ; quatre hommes le portaient et d’autres hommes le suivaient en pleurant. Et le mort, ainsi que les hommes qui le portaient et les hommes qui pleuraient, n’était visible que pour le prince et le cocher.

Et le fils du roi demanda :

« Quel est donc celui-ci, qui est porté par quatre hommes, et que suivent des hommes affligés, aux vêtements tristes ? »