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On apporta des arcs. Des tireurs habiles mirent des flèches dans des buts à peine visibles. Le prince, quand vint son tour de tirer, brisa, en voulant les tendre, tous les arcs qu’on lui offrit, tant était grande sa force naturelle. Enfin, le roi envoya de nombreux gardes chercher dans le temple où il était gardé un arc précieux, très ancien, que, de mémoire humaine, personne n’avait pu tendre ni soulever. Siddhartha prit l’arc de la main gauche, et, d’un seul doigt de la main droite, il le tendit. Alors, il se désigna pour but un arbre si éloigné, qu’il était seul à l’apercevoir ; la flèche transperça l’arbre, puis elle s’enfonça dans la terre, et y disparut. À l’endroit où la flèche était entrée dans la terre, il se forma un puits, qu’on nomma le Puits de la Flèche.

Il semblait que tout fût fini, et déjà l’on amenait pour le vainqueur un grand éléphant blanc, sur lequel il parcourrait la ville en triomphe. Mais un jeune Çakya, Devadatta, qui était très vain de sa force, saisit la bête à la trompe, et, par jeu, la frappa du poing. Elle tomba.

Le prince le regarda d’un œil sévère et lui dit :

« Tu as commis une mauvaise action, Devadatta. »

Et, du pied, il toucha l’éléphant qui se releva et l’adora.