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— Pourquoi, alors, me dédaignes-tu ?

— Je ne te dédaigne pas, reprit-il, mais tu arrives la dernière, et je n’ai plus un bijou à donner. »

Mais, en cet instant, il se rappela qu’il avait au doigt un anneau de grand prix. Il l’ôta, et le tendit à la jeune fille.

Elle ne prit pas l’anneau.

« Prince, dit-elle, dois-je accepter de toi cet anneau ?

— Il était à moi, dit le prince, et tu dois l’accepter.

— Non, reprit-elle ; je ne te priverai pas de tes parures ; c’est à moi de te parer. »

Et elle se retira.

Quand le roi apprit l’aventure, il se réjouit fort.

« Seule, Gopâ a pu regarder mon fils en face, pensa-t-il, seule elle est digne de lui. Gopâ qui n’a pas pris l’anneau que tu avais ôté de ton doigt, Gopâ, ô mon fils, sera ta plus belle parure. »

Et il fit mander au palais le père de Gopâ.

« Ami, lui dit-il, le temps est venu de marier mon fils Siddhârtha. Or, je crois bien que ta fille Gopâ plait à mon fils. Veux-tu la lui donner pour femme ? »

Dandapâni ne répondit pas tout de suite à Çouddhodana. Il hésitait à parler, et, de nouveau, le roi lui demanda :

« Veux-tu donner ta fille à mon fils ? »