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se tromper, pensait-il. Le brahmane a peut-être trouvé à la fille de Dandapâni un mérite qu’elle n’a pas. Je veux la soumettre à une épreuve nouvelle, et c’est mon fils lui-même qui la jugera. »

Il fit faire de nombreux bijoux d’or et d’argent, et il envoya un héraut crier dans Kapilavastou :

« Dans sept jours, le fils du roi Çouddhodana, le prince Siddhârtha, distribuera des parures aux jeunes filles de la ville. Donc que, dans sept jours, toutes les jeunes filles se réunissent au palais ! »

Au jour dit, le prince s’assit sur un trône dans la grande salle du palais. Toutes les jeunes filles de la ville étaient là, et elles défilèrent devant lui. À chacune, il donnait un bijou ; mais, quand elles approchaient du trône, elles détournaient la tête ou, du moins, baissaient les yeux, tant les intimidait son éclatante beauté ; elles prenaient à peine le temps de recevoir les parures ; quelques-unes même eurent si grande hâte de partir, qu’elles ne touchèrent le cadeau que du bout des doigts, et le laissèrent tomber sur le sol.

Gopâ venait la dernière. Elle s’avança sans crainte ; elle ne cligna même pas les yeux. Mais le prince n’avait plus un seul bijou à donner. Gopâ lui dit en souriant :

« Prince, en quoi t’ai-je offensé ?

— Tu ne m’as nullement offensé, répondit Siddhârtha.