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navire. Sa loi fera faire la traversée au monde. »

Le quatrième dit : « Devant ceux qu’enchaîne la corruption, il a paru comme un libérateur. Sa loi délivrera le monde. »

Le cinquième dit : « Devant ceux que tourmentent la vieillesse et la maladie, il a paru comme un sauveur. Sa loi délivrera de la naissance et de la mort. »

Ils le saluèrent trois fois, et ils poursuivirent leur route.

Cependant, le roi Çouddhodana ne savait pas ce qu’était devenu le prince, et il envoya de nombreux serviteurs à sa recherche. Un d’eux l’aperçut : il était absorbé dans la plus grave méditation. Le serviteur s’approcha de lui, mais tout à coup il s’arrêta d’admiration : l’ombre de tous les arbres avait tourné, sauf celle de l’arbre qui abritait le prince ; cette ombre là ne bougeait pas ; elle ne s’écartait pas de celui qui méditait.

Le serviteur courut au palais du roi :

« Seigneur, cria-t-il, j’ai vu ton fils : il médite, assis sous un arbre dont l’ombre ne tourne point, alors que tournent les ombres de tous les autres arbres ! »

Çouddhodana sortit ; il se fit conduire près de son fils ; il pleura :

« Il est beau comme le feu sur la crête des montagnes. Il m’éblouit. Il sera la lampe du monde,