instable ? Comment ce qui est né, comment ce qui est créé ne passerait-il pas ? Tu m’as longtemps honoré, Ananda ; tu as été, pour moi, un tendre ami ; ton amitié fut joyeuse, et tu lui fus toujours fidèle en pensées, en paroles et en actes. Tu as fait le bien, Ananda, persévère dans la bonne route, et tes fautes anciennes te seront remises. »
La nuit monta. Ceux de Kouçinagara avaient appris que le Maître était couché sous deux arbres jumeaux, et ils venaient en foule lui rendre hommage. Un vieil ascète, Soubhadra, parut, s’inclina et confessa qu’il croyait au Bouddha, à la loi et à la communauté ; et Soubhadra fut le dernier parmi les fidèles qui eurent la joie de voir le Maître face à face.
La nuit était belle. Ananda était assis auprès du Maître. Le Maître dit :
« Peut-être, Ananda, penserez-vous : « Nous n’avons plus de Maître. » Il ne faut pas que vous pensiez ainsi. La loi reste, la loi que je vous ai enseignée, Ananda : qu’elle vous guide, quand je ne serai plus entre vous. »
Il dit encore :
« En vérité, moines, tout ce qui est créé est périssable : ne cessez jamais de lutter. »
Il ne connut plus le monde. Son esprit montait aux régions de l’extase. Son visage était d’un or