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« Seigneur, fais-moi la grâce de prendre chez moi le repas de demain. »

Le Maître accepta l’invitation, et, le lendemain, Counda fit préparer, entre autres mets, de la viande de porc. Les moines entrèrent, ils prirent place ; le Maître remarqua la viande de porc, et, la désignant à Counda, il dit :

« Nul, hors moi, ne pourrait supporter cette nourriture : tu dois me la réserver ; mes disciples se partageront les autres mets. »

Quand il eut mangé, il dit encore :

« Enterre profondément ce que j’ai laissé du porc : seul, le Bouddha peut goûter à pareille viande. »

Il s’en alla. Les disciples le suivirent.

Il n’était pas très loin de Pâvâ qu’il se sentit las et malade. Ananda se désolait, et il maudissait Counda le forgeron d’avoir donné au Maître un repas sans doute mortel.

« Ananda, dit le Maître, ne sois pas dur pour Counda le forgeron ; le repas qu’il m’a offert lui vaudra de hautes récompenses. Des repas que j’ai pris, deux sont méritoires entre tous, l’un pour Soujata, l’autre pour Counda le forgeron, à qui je les ai dus. »

Il domina sa fatigue, et il arriva au bord de la Kakoutsthâ. La rivière était paisible et pure. Le Maître se plongea dans l’onde limpide. Après le