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maître qui enseignait l’écriture aux fils des Çâkyas. Ce maître s’appelait Viçvâmitra.

Siddhartha fut donc confié au maître Viçvâmitra. On lui donna, pour écrire, une tablette de santal doré, encadrée de pierres précieuses. Mais, dès qu’il l’eut entre les mains, il demanda :

« Quelle écriture, maître, vas-tu m’apprendre ? » Et il énuméra le nom de soixante-quatre écritures diverses. Puis il interrogea de nouveau le maître :

« Eh bien, maître, de ces soixante-quatre écritures, laquelle vas-tu m’apprendre ? »

Mais Viçvâmitra restait muet, frappé d’étonnement. Enfin, pourtant, il dit quelques paroles :

« Je vois, seigneur, que je n’ai rien à t’apprendre. Tu m’as nommé des écritures dont je ne connais que le nom, tu m’as nommé des écritures dont je ne connaissais même pas le nom. C’est de toi que je pourrais prendre des leçons. Non, seigneur, non, je n’ai rien à t’apprendre. »

Il souriait, et le prince n’avait pour lui que des regards favorables.

En quittant Viçvâmitra, le prince s’en alla dans la campagne, vers un village où habitaient des laboureurs. Il s’arrêta d’abord à observer le travail des paysans, puis il entra dans un pré, où étaient plantés quelques arbres. Un d’eux lui parut de bel aspect. Il était midi, il faisait chaud ;