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résoudre à choisir les victimes parmi les honnêtes gens. Le roi et son ministre faisaient enlever des vieillards, que des gardes conduisaient, de force, devant l’arbre ; et, si les gardes n’étaient pas très légers à la course, il leur arrivait d’être dévorés par le Dieu, comme les vieillards.

Une vague inquiétude pesait sur la ville d’Atavî. On voyait les vieillards disparaître, et que devenaient-ils ? Tous les jours, le roi sentait croître son remords. Mais il manquait de courage, il ne se sacrifiait pas au salut de son peuple, et il pensait :

« Nul ne viendra donc à mon aide ? On dit que, tantôt à Çrâvastî, tantôt à Râjagriha, séjourne un homme tout puissant, un Bouddha dont on admire les prodiges. On dit qu’il aime à voyager. Que ne passe-t-il par mon royaume ? »

Par sa force divinatrice, le Bouddha connut le désir du roi. Il traversa l’espace et arriva à l’arbre d’Alavaka. Là, il s’assit.

Le Dieu le vit. Il fit quelques pas, mais, tout à coup, il fut sans force. Ses genoux se dérobaient. La rage le prit.

« Qui es-tu ? cria-t-il rudement.

— Un être beaucoup plus puissant que toi, » répondit le Bouddha.

Alavaka était plein de fureur. L’homme qui était devant lui, et qu’il ne pouvait atteindre, il eût voulu le faire périr dans les pires douleurs.