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Un jour, pourtant, il s’assit à l’ombre d’un arbre, et il songea aux tumultes de Kauçâmbi. Près de lui s’arrêta une harde d’éléphants ; le plus grand allait à la rivière prochaine ; il y puisait de l’eau qu’il apportait aux autres ; ils burent, puis, au lieu de remercier celui qui leur avait rendu service, ils le raillèrent, ils le frappèrent de leurs trompes, et, enfin, ils le chassèrent. Et le Maître se dit que son sort ressemblait à celui de l’éléphant : tous deux étaient victimes d’une grossière ingratitude. L’éléphant vit sa tristesse ; il vint à lui, il le regarda doucement, et il lui chercha à manger et à boire.

Le Maître regagna enfin Çrâvastî, et, dans le parc de Jéta, il goûta quelque repos.

Mais il ne pouvait penser sans affliction aux cruels moines de Kauçâmbî. Or, un matin, il les vit entrer dans le parc. Leur détresse était extrême : on ne leur faisait plus la moindre aumône, tant indignait le traitement qu’ils avaient infligé au Maître. Aussi venaient-ils implorer leur pardon. Le moine fautif reconnut que sa cause était mauvaise ; il subit un bref châtiment ; ses adversaires, comme ses amis, avouèrent leurs erreurs ; tous promirent d’observer étroitement les règles. Et le Maître fut tout joyeux : il n’y avait plus de querelle dans la communauté.