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« Ne prends pas cet air suffisant, lui disait-on ; ne te crois pas incapable d’erreur ; écoute les bons conseils ; parle aux autres moines comme il sied de parler à ceux qui professent la foi qui est la tienne ; ils te parleront comme il sied de parler à celui qui professe la foi qui est la leur. La communauté ne peut croître, ne peut fleurir que si les moines s’instruisent les uns les autres.

— Vous n’avez pas à m’apprendre le bien et le mal, répondait-il. Cessez donc de me réprimander.

— Ne dis pas cela. Tu ne parles pas selon la loi. Tu enfreins la discipline ; tu sèmes la discorde dans la communauté. Change de conduite. Vis en paix avec la communauté. Évite les querelles ; sois fidèle à la loi. »

Rien n’y fit. Et l’on décida que le rebelle serait exclu de la communauté. Cette fois encore, il décida qu’il n’obéirait point, et qu’il resterait parmi les moines : puisqu’il était innocent, il n’avait point à subir une peine injuste.

Le Maître finit par intervenir dans la dispute. Il essaya de calmer les esprits ; il conjura les moines d’oublier mutuellement leurs griefs et de s’unir, comme auparavant, pour l’œuvre sainte. On ne l’écouta pas. Un jour même, un moine fut assez hardi pour lui dire :

« Reste tranquille, ô Maître, ne nous importune point de tes discours ; tu es parvenu à connaître