sommes heureux, maintenant que nous connaissons les vérités saintes, et tu n’auras pas d’amis plus pieux que nous.
— Je ne m’en étonne point, répondit le Bouddha. Vous et moi, dans nos anciennes existences, fûmes de proches parents.
— Maître, dit la femme, nous sommes unis tous deux depuis la première jeunesse ; tu nous vois parvenus à la vieillesse extrême. La vie ne nous fut point mauvaise. Jamais la moindre querelle ne nous a divisés, nous nous aimons comme aux jours d’autrefois, le soir nous est aussi doux que le matin. Accorde-nous, Seigneur, de nous aimer dans notre prochaine existence comme nous nous sommes aimés dans celle-ci.
— Votre prière sera exaucée, dit le Maître ; les Dieux vous ont protégés ! »
Il continua sa route. Une vieille, au bord du chemin, tirait de l’eau d’un puits. Il s’approcha d’elle :
« J’ai soif, dit-il. Veux-tu me donner à boire ? »
La vieille le regarda longuement. Elle était tout émue. Elle se mit à pleurer, et elle voulait embrasser le Maître. Mais elle n’osait pas, et ses larmes coulaient, plus abondantes.
« Embrasse-moi, » dit-il.
La vieille se jeta dans ses bras, et elle murmurait :