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Çouddhodana reprit :

« Et toi, Mahâprajâpatî, toi qui fus ma pieuse compagne, toi que je vois tout en larmes, apaise ta douleur. Ma mort est une mort heureuse. Et songe à la gloire de l’enfant que tu as élevé ; contemple-le dans toute sa splendeur, et réjouis-toi. »

Il mourut. Le soleil se couchait.

Le Maître dit :

« Voyez tous le corps de mon père. Il n’est plus ce qu’il était. Nul n’a pu vaincre la mort. Qui est né doit mourir. Ayez du zèle pour les œuvres ; marchez dans le chemin qui mène à la sagesse. De la sagesse il faut se faire une lampe, et d’elles-mêmes s’évanouissent les ténèbres. On ne doit pas suivre les lois mauvaises, on ne doit pas planter les racines vénéneuses, on ne doit pas accroître le mal dans le monde. Comme le charretier qui a quitté le grand chemin pleure quand, dans un sentier inégal, il voit se rompre l’essieu, le fou qui s’est écarté de la loi pleure quand il tombe dans la gueule de la mort. Le sage est le flambeau qui éclaire l’ignorant ; il guide les hommes : il a des yeux, et les autres n’en ont point. »

On porta le corps sur un grand bûcher. Le Maître y mit le feu ; et, tandis que brûlait son père, tandis que gémissait le peuple de Kapilavastou, il répétait les vérités saintes :