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Et ce fut Ananda qui rougit.

Cependant, ils entre-regardèrent, et ils s’aperçurent qu’aucun d’eux n’avait quitté ses bijoux. Ils étaient très confus ; ils baissaient les yeux, et ils n’osaient parler, quand les croisa le barbier Oupâli.

« Barbier, lui dit Ananda, prends mes bijoux, je te les donne.

— Prends aussi les miens, » dit Bhadrika.

Tous imitérent Ananda et Bhadrika et tendirent leurs bijoux à Oupâli. Lui ne savait que répondre : pourquoi les princes, qui ne le connaissaient guère, lui faisaient-ils un pareil don ? Devait-il l’accepter ? Devait-il le refuser ? Anourouddha comprit l’hésitation du barbier et il lui dit :

« Tu peux accepter nos bijoux sans crainte. Nous nous rendons auprès du grand ascète qui est né parmi les Çâkyas, auprès de Siddhârtha, qui, maintenant, est devenu Bouddha. Il nous enseignera la science, et nous nous soumettrons à sa discipline.

— Princes, demanda le barbier, allez-vous donc vous faire moines ?

— Oui, » lui fut-il répondu.

Il prit alors les bijoux. Il fit quelques pas vers la ville ; mais, tout à coup, il pensa : « J’agis en fou. Qui croira que des princes m’ont, ainsi, comblé de richesses ? On me traitera de voleur, d’assassin