Elle rentra chez elle, ôta sa robe, et guetta à la fenêtre le passage d’Anâthapindika ; et, quand elle vit le marchand devant sa maison, elle lui jeta la robe. Il la prit et la montra à des serviteurs.
« La femme qui m’a jeté cette robe, dit-il, n’avait pas d’autre bien, sans doute ; il faut qu’elle soit nue pour ne point sortir de chez elle, et faire son aumône par la fenêtre. Allez, et tâchez de la trouver et de savoir qui elle est. »
Les serviteurs eurent quelque peine à trouver la jeune fille ; ils la virent enfin, et ils apprirent que leur maître avait supposé vrai : la robe jetée était toute la richesse de la pauvre enfant. Anâthapindika fut très ému, et à celle qui, par piété, s’était dépouillée d’une robe vulgaire, il fit apporter de nombreux habits, tous des plus beaux et des plus rares.
Elle mourut le lendemain, et elle alla renaître Déesse au ciel d’Indra. Mais elle n’oublia pas comment elle avait mérité une pareille récompense, et, une nuit, elle descendit sur terre et vint voir le Bouddha qui lui enseigna la loi sainte.
XVIII
Le Maître, après avoir séjourné quelque temps à Çrâvastî, jugea bon de reprendre le che-