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de lui : celui-ci donnait de l’or, celui-là de l’argent ; une femme détachait son collier, une autre son bracelet, une troisième l’anneau qui parait sa cheville. Les dons les plus humbles étaient acceptés.

Or, il y avait dans Çrâvastî une jeune fille qui était très pauvre. En trois mois, elle avait péniblement gagné de quoi acheter une pièce d’étoffe grossière, et elle venait de s’en faire une robe. Elle vit Anâthapindika et la foule qui l’entourait.

« Le marchand Anâthapindika me semble mendier, dit-elle à un passant.

— Il mendie, en effet, lui fut-il répondu.

— On le prétend l’homme le plus riche de Çrâvastî. Pourquoi donc mendie-t-il ?

— N’as-tu pas entendu la proclamation que fit un héraut royal, il y a sept jours ?

— Non pas.

— Ce n’est pas pour lui que mendie Anâthapindika. Il veut que tous aient leur part dans le bien qu’il fait, et c’est pour le Bouddha et ses disciples qu’il recueille des offrandes. Qui lui donne aura droit aux récompenses futures. »

La jeune fille se dit : « Je n’ai jamais accompli d’acte méritoire. Il me serait bon de faire une offrande au Bouddha. Mais je suis bien pauvre. Qu’ai-je à donner ? » Elle marchait, toute pensive. Elle regarda sa robe neuve : « Je n’ai que ma robe à donner. Mais je ne puis aller nue par la ville. »