« Je veux bien te vendre mon parc, lui dit Jéta, mais il faudra que tu en couvres de pièces d’or le sol entier. »
Le marché fut conclu. Anâthapindika fit apporter au parc des pièces d’or, par chariots ; il ne restait plus à couvrir qu’une petite bande de terre, quand Jéta, tout heureux, s’écria :
« Le parc est à toi, marchand ; je te donne avec joie la bande qui n’est pas encore couverte. »
Anâthapindika fit préparer pour le Maître le parc de Jéta, puis il envoya le plus fidèle de ses serviteurs le prévenir, au Bois des bambous, qu’on pourrait, maintenant, le recevoir à Çrâvastî.
« Vénérable, dit le messager, mon maître se prosterne à tes pieds ; il espére que l’inquiétude et la maladie t’ont épargné, et qu’il ne te répugne pas de tenir la promesse que tu lui as faite. Tu es attendu à Çrâvastî, vénérable. »
Le Bienheureux n’avait pas oublié la promesse faite au marchand Anâthapindika ; il tenait à l’accomplir ; aussi dit-il au messager : « J’irai. »
Il laissa passer quelques jours, puis il prit son manteau et son vase à aumônes, et se mit en route vers Çrâvastî. De nombreux disciples l’accompagnaient. Le messager le précéda, pour annoncer au marchand qu’il arrivait.
Anâthapindika jugea bon d’aller à la rencontre du Maître. Sa femme, son fils, sa fille le suivaient,