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Et comme le Maître le regardait d’un œil bienveillant, il marcha à son côté. Il se souvint des paroles de sa mère, et il dit :

« Seigneur, je suis ton fils. Je sais que tu possèdes le plus riche des trésors. Père, donne-moi mon héritage. »

Le Maître sourit. Il ne répondit rien. Il continuait à mendier son repas. Mais Râhoula ne l’abandonnait point. Il le suivait et ne cessait de répéter :

« Père, donne-moi mon héritage. »

Le Maître parla enfin :

« Tu ne sais pas, enfant, de quelle nature est le trésor qu’on t’a vanté. En me réclamant ton héritage, tu crois me réclamer quelques biens périssables. Comme trésors, tu connais ceux-là seulement qu’adore la vanité humaine, et que ravit aux faux riches l’âpre avidité de la mort. Mais pourquoi te laisserais-je dans l’ignorance ? Tu as raison, Râhoula, de me réclamer ton héritage. Tu auras ta part des joyaux qui sont les miens. Tu verras les sept joyaux, tu connaîtras les sept vertus, et tu sauras ce que valent la foi et la pureté, la modestie et la pudeur, l’obéissance et le renoncement et la sagesse. Viens, et je te confierai au pieux Çâripoutra, pour qu’il t’instruise. »

Râhoula accompagna son père. Gopâ était heu-