Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Maître, Maître, s’écria Nanda, je te suivrai ! Emmène-moi. »

Le Maître prit Nanda par la main, et sortit du palais. Mais Nanda réfléchissait ; il songeait qu’il avait été bien prompt à suivre son frère : Ne se repentirait-il pas amèrement et bientôt peut-être de ce qu’il avait fait ? Quoi qu’on en dise, la royauté est douce et noble à exercer. Et Soundarikâ ? « Elle est bien belle, pensait Nanda ; ne la reverrai-je donc jamais ? » Et il soupirait tristement.

Pourtant, il suivait le Maître. Il n’osait pas lui parler. Il craignait ses reproches, il craignait son mépris.

Et voici qu’au détour d’une rue, il vit une jeune fille qui venait à lui, souriante. Il reconnut Soundarikâ. Il baissa les yeux.

« Où vas-tu ? » lui demanda-t-elle.

Il ne répondait pas. Elle s’adressa au Maître :

« L’emmènes-tu ?

— Oui, répondit le Maître.

— Mais il reviendra bientôt ? »

Nanda voulait crier : « Oui, je reviendrai bientôt, Soundarikâ ! » Mais la peur le retint, et, sans une parole, les yeux toujours baissés, il s’en alla avec le Maître.

Soundarikâ comprit que Nanda était perdu pour elle, et elle pleura.