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gner vers le jardin où venait de naître l’enfant. Les Çâkyas obéirent, et ils faisaient au roi un cortège magnanime. Des brahmanes, en troupe innombrable, les suivaient.

Quand on fut arrivé près de l’enfant, le roi s’inclina, et il dit :

« Inclinez-vous comme je m’incline devant le prince à qui je donne le nom de Siddhârtha. »

Tous s’inclinèrent, et les brahmanes, qu’inspiraient les Dieux, chantèrent :

« Puisque les routes où vont les hommes ne sont plus rudes, puisque les créatures sont heureuses, il est né, celui qui apporte le bonheur : il donnera le bonheur au monde. Puisque, dans les ténèbres, a lui une grande lumière, puisque la lune et le soleil semblent éteints, il est né, celui qui apporte la lumière : il donnera la lumière au monde. Puisque les aveugles voient, puisque les sourds entendent, puisque les insensés recouvrent la raison, il est né, celui qui ouvre les yeux, qui ouvre les oreilles, qui ouvre la raison : il donnera les yeux, il donnera les oreilles, il donnera la raison au monde. Puisque des brises embaumées calment les souffrances des êtres, il est né, celui qui guérit : il donnera la santé au monde. Les flammes ne sont plus cruelles, les rivières émues ont arrêté leur cours, la terre a tremblé doucement : il sera celui qui contemple la vérité. »