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de bonheur. Elle se jeta à ses genoux et l’adora.

« Tu vois, dit-elle, j’ai voulu m’habiller comme tu es habillé, et, pour l’imiter, j’ai voulu connaître ta vie. Tu ne prends de nourriture qu’une fois dans la journée, et je ne prends de nourriture qu’une fois dans la journée. Tu as renoncé à dormir dans un lit : jette les yeux autour de toi ; tu ne verras pas de lit, et voici le banc où je dors. J’ignorerai désormais les parfums, et je ne veux plus mêler de fleurs à mes cheveux.

— Je savais ta vertu, Gopâ, répondit le Maître. Je te loue de n’y avoir pas manqué. Combien de femmes, au monde, auraient la force d’agir comme toi ? »

Et, après s’être assis, il parla :

Certes, il faut se défier des femmes. Pour une qui soit sage et bonne, on en trouverait plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson ; elle est féroce comme le brigand, comme lui elle est rusée ; il est rare qu’elle dise la vérité, car, pour elle, le mensonge est pareil à la vérité, la vérité pareille au mensonge. Souvent, j’ai conseillé à mes disciples d’éviter les femmes. Je n’aime pas qu’on leur parle. Toi, pourtant, Gopâ, tu n’es point fausse ; je crois à ta vertu. La vertu est une fleur difficile à trouver ; pour la voir, pour la cueillir, il faut qu’une femme